Le Comité européen des régions a adopté, lors de sa session plénière, le projet d’avis « Donner la priorité aux citoyens, assurer une croissance durable et inclusive, libérer le potentiel des régions ultrapériphériques de l’Union »

Le projet d’avis « Donner la priorité aux citoyens, assurer une croissance durable et inclusive, libérer le potentiel des régions ultrapériphériques de l’Union », élaboré par Pedro de Faria e Castro, sous-secrétaire à la présidence du gouvernement régional des Açores, a été adopté à l’unanimité lors de la 153ème session plénière du Comité européen des régions, les 8 et 9 février à Bruxelles. Ce projet d’avis est le résultat d’un travail de coordination conjoint mené au sein de la Conférence des Présidents des Régions Ultrapériphériques.

Avec l’impact de la pandémie de COVID-19, la pression croissante des effets de la guerre de la Russie contre l’Ukraine et le nombre croissant de catastrophes naturelles, il est urgent de mettre en œuvre une stratégie renouvelée et ambitieuse pour soutenir les régions ultrapériphériques de l’UE. Tel est le principal message délivré par le Comité européen des régions (CdR) lors de sa session plénière du 8 février.

Les cinq millions de citoyens de l’UE résidant dans les régions ultrapériphériques (la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique, Mayotte, la Réunion, Saint-Martin, les Açores, Madère et les îles Canaries) sont vulnérables à des facteurs spécifiques en raison de leurs caractéristiques géographiques telles que l’éloignement, l’insularité et la petite taille. Ces défis ont été aggravés par une succession de catastrophes naturelles, des plus en plus fréquents en raison de la crise climatique, de la pandémie de COVID-19 et de la guerre contre l’Ukraine, qui menacent désormais le redressement économique et social de ces régions.

A cet égard, l’avis appelle à une mise à jour des politiques de soutien et des instruments d’investissement de l’UE pour les régions ultrapériphériques. Dans son intervention lors de la session plénière, le rapporteur a souligné que « les régions ultrapériphériques son des territoires qui, dans le cadre géopolitique actuel des changements systémiques de l’économie européenne et internationale,  présentent un grand nombre d’opportunités pour l’UE. Il est impossible de tirer parti de ce potentiel sans compenser la vulnérabilité et les contraintes structurelles de ces territoires, qui nécessitent l’adaptation des politiques européennes. Telle est l’essence de l’article 349. Seule une politique adaptée aux spécificités des RUP permettra un développement structurel et durable, porteur d’espoir pour leurs populations. Cet avis constitue un nouveau pas décisif dans la lutte contre les temps difficiles actuels ».

L’avis du CdR attire l’attention sur l’urgence de remédier aux importantes disparités sociales et économiques des régions ultrapériphériques par rapport à l’UE continentale et invite la Commission à soutenir ces régions dans le processus de convergence avec le reste de l’Union européenne.

Compte tenu de la plus grande vulnérabilité des régions ultrapériphériques en raison de leur isolementen et de leur éloignement du continent européen, la mise en œuvre des nouveaux objectifs en matière d’émissions et de taxes sur les carburants résultant du paquet « Fit for 55 » pourrait avoir un impact majeur sur leur économie et leur société. Le CdR demande donc de favoriser l’autonomie énergétique de ces régions par des politiques spécifiques de soutien et de promotion, permettant une transition appropriée de la dépendance actuelle aux combustibles fossiles vers des sources durables et abordables.

Il souligne également le rôle des régions ultrapériphériques dans le renforcement de la dimension maritime de l’Union européenne, qui dispose ainsi de la plus grande zone maritime du monde, avec plus de 25 millions de km2 de zone économique exclusive (ZEE), et d’importantes opportunités économiques. Dans ce contexte, le CdR se félicite de l’engagement pris par la Commission de revoir les exigences de la procédure de notification et les dispositions relatives aux aides d’État pour le renouvellement de la flotte de pêche dans ces régions.

En outre, le secteur du tourisme joue un rôle clé dans le développement des régions ultrapériphériques et exerce un impact important sur leur croissance économique, l’emploi et le développement régional. Dans cet avis, le Comité demande à la Commission européenne d’accélérer la mise en œuvre d’une politique européenne du tourisme, y compris la création d’une Agence européenne du tourisme, afin de soutenir la double transition des destinations touristiques européennes et d’accélérer la relance économique de ce secteur stratégique.

Enfin, le CdR appelle à l’adoption urgente de solutions pragmatiques et adaptées, en appliquant systématiquement l’article 349 du TFUE, afin de ne pas porter atteinte à l’objectif de relance économique, sociale et durable. Dans ses remarques finales, le rapporteur Pedro de Faria e Castro a souligné que « le moment est venu de mettre rapidement en œuvre les engagements de la Commission envers ces régions. Je suis sûr que cet avis du Comité des régions est un nouveau pas décisif pour apporter les réponses immédiates indispensables pour faire face au contexte actuel et aux moments difficiles à venir, qui touchent particulièrement les régions les plus fragiles comme les RUP ».