Le Président des Canaries, M. Ángel Víctor TORRES PÉREZ, a présenté le 24 septembre 2020 un projet d’avis sur la Stratégie européenne pour les régions ultrapériphériques auprès de la Commission en charge de la cohésion territoriale et du budget (commission COTER) du Comité européen des régions (CdR).
Cette stratégie européenne intitulée « Un partenariat stratégique renouvelé et renforcé avec les Régions ultrapériphériques de l’Union européenne » reconnaît la nature spécifique des RUP, leur réalité complexe, singulière au sein de l’UE et tient compte de leurs contraintes structurelles ainsi que de leurs potentiels et atouts à forte valeur ajoutée pour l’ensemble de l’UE.
Cette stratégie européenne est le résultat d’un long processus, d’un dialogue interinstitutionnel constant qui a évolué au fil des ans à travers les différentes Communications de la Commission européenne.
De 2004 à 2017, année de la dernière Communication qui a renouvelé la stratégie de la Commission européenne à l’égard des RUP pour la période post2020, la stratégie envers les RUP n’a cessé d’évoluer. Cette stratégie de 2017 se veut plus opérationnelle que les précédentes et propose 99 mesures clefs. Elle vise, entre autres, à prendre en compte les régions ultrapériphériques de manière plus ciblée avec notamment une approche sur mesure ou encore la mise en place de « Task force » thématiques.
Enfin, la Commission européenne s’est engagée, dans cette Communication de 2017, à élaborer un rapport à mi-parcours pour évaluer la mise en œuvre de la stratégie.
Aussi, le projet d’avis présenté le 24 septembre exprime la position du Comité des Régions sur ce rapport à mi-parcours présenté en mars 2020 par la Commission européenne..
Le principal message à souligner ’est le besoin urgent de renouveler et d’adapter la stratégie de l’UE à l’égard des RUP en tenant compte de l’impact négatif de la crise sanitaire économique et sociale découlant de la COVID-19 dans ces régions particulièrement vulnérables. Il ne s’agit pas de négliger le travail commun fructueux réalisé jusqu’à présent, qui a conduit à une reconnaissance accrue de la réalité différenciée des régions ultrapériphériques, mais de défendre la nécessité de procéder à des ajustements afin de répondre de manière adéquate aux défis posés par la crise découlant de la pandémie. Le rapport à mi-parcours a été adopté en mars 2020, soit tout au début de la crise sanitaire et à un moment où nul ne pouvait objectivement envisager voire estimer l’ampleur et le caractère dévastateur et sans précédent de cette pandémie mondiale. .
Au-delà de ces considérations, quelques messages importants sont soulignés dans des domaines tels que la protection de la biodiversité exceptionnelle des RUP, le fort impact de la crise sur ces régions en raison de leur très forte dépendance vis-à-vis du tourisme et de leur connectivité avec l’extérieur, ou encore la situation dramatique que l’immigration clandestine sur la côte atlantique, dans l’océan Indien et dans l’Amazonie provoque dans certaines de ces régions.
La présentation de ce projet d’avis permet non seulement à toutes les régions ultrapériphériques de faire entendre leur voix au sein du CdR, en tant qu’organe consultatif de l’UE qui participe au processus décisionnel européen en lien étroit avec les autres institutions européennes, mais elle démontre également la sensibilité et la compréhension des autorités locales et régionales qui y sont représentées à l’égard des singularités territoriales de l’Union européenne, particulièrement accentuées dans le cas de l’ultrapériphérie.